MESSAGE DE SOUTIEN DE L'ORGANISATION SLOWFOOD
Le Schnaeckele, http://www.schnaeckele.com/ l'antenne locale du mouvement international Slowfood,
http://slowfood.com/, nous fait parvenir le message de soutien suivant, par l'intermédiaire de son président :
SLOW
FOOD ALSACE DIT NON A LA DESTRUCTION DES JARDINS DU MUHLWOERTH A
SCHILTIGHEIM
Notre
génération est celle qui s’est le plus détachée
de ses racines rurales. Il n’y a encore pas si longtemps,
pratiquement tout le monde pouvait compter dans sa parenté immédiate
un ou plusieurs agriculteurs.
Mais
depuis les 50 dernières années, l’agriculture a évolué à
grande vitesse. De grandes entreprises nationales et multinationales
ont pris le contrôle des secteurs de la production, de la
transformation et de la commercialisation des denrées alimentaires.
Les intérêts, les objectifs et les préoccupations de ces grandes
entreprises sont fort différents de ceux qui achètent et consomment
les aliments.
Les
consommateurs ont perdu le fil de leur
alimentation. Il y a une crise de confiance face aux systèmes en
place, tant au niveau de la qualité des aliments que des effets sur
l’environnement.
Beaucoup
d’individus veulent du vert, respirer, bien manger.
Et ils s’en donnent les moyens. Petit à petit, cela modifie
l’espace. De plus en plus d’agriculteurs se tournent vers les
circuits courts et la vente directe, produisant de plus en plus de
variétés moins conventionnelles de céréales, de légumes ou de
fruits.
Bien sur la lutte est âpre, car tous ne partagent pas ce point de
vue. Il convient donc de démontrer que l’on peut penser la ville
différemment, et surtout de démontrer que cela peut être agréable
et bon.
Forme
de respect de l’environnement, mode de
sensibilisation à la nature et à l’importance de consommer des
produits sains et locaux, les potagers urbains s’inscrivent dans
une démarche de développement durable des villes, et des citadins
également. Pour cela, il faut les aider et les soutenir.
Les
villes aussi ont évolué à grande
vitesse. Si la nourriture façonne la vie de manière générale
(dis-moi ce que tu manges, je te dirai qui tu es), on peut
légitimement considérer qu’il faut penser la place de la
nourriture différemment si l’on veut façonner une ville
autrement.
De
fait, un mouvement de fond est en place.
Avec
une forte implication sociale, économique, environnementale, les
jardins familiaux et les jardins partagés font redécouvrir aux
citadins les joies de produire des fruits et des légumes qui ont un
historique connu. Et l’impact positif au niveau environnemental est
immédiat. Plus on produira de façon biologique et à proximité des
lieux de consommation, moins on produira de pesticides et de produits
chimiques et moins on en diffusera dans l’environnement.
Cultiver
la ville, c’est possible, c’est nécessaire, et les jardins
potagers sont les instruments les plus immédiats. La périphérie
des villes et les campagnes proches peuvent à nouveau être mises au
service de la ville afin que les centres urbains puissent eux aussi
disposer d'une alimentation locale et de saison. La transformation de
l'alimentation a besoin d'un retour à la terre, au sens d'un retour
aux savoirs ancestraux et traditionnels, aux connaissances et aux
métiers qui disparaissent en même temps que la biodiversité et que
le travail paysan. Sauvegarder ces métiers et ces pratiques, les
réapprendre ou les soutenir, et donner vie au sens le plus profond
du travail artisanal, sont d'autres modalités possibles de retour à
la terre, aussi bien dans les communautés rurales que dans les
métropoles.
Toutefois,
l'acte le plus simple pour retourner à la terre est à la portée de
toutes et tous, où que nous vivions. Il s'agit de choisir notre
alimentation, de devenir conscients du fait que « manger est un acte
agricole ».
C'est
la seule manière de passer du statut de
consommateur passif au rôle de coproducteur actif, qui partage avec
le producteur la connaissance de l'alimentation, qui apprécie et qui
rétribue équitablement les efforts consentis pour produire de
manière bonne, propre et juste
(les principes de Slow Food) : un coproducteur qui suit ainsi
les saisons, qui recherche autant que possible une alimentation
locale, qui la soutient et qui en transmet les caractéristiques et
les méthodes de production à ses enfants.
Chers
amis du Muhlwoerth à Schiltigheim nous soutenons avec force votre
campagne et nous vous souhaitons la meilleure réussite.
Gianfranco
Aiello
President
du Convivium Schnaeckele Slow Food Alsace
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